INTRODUCTION MBTI : TROP COMPLEXE POUR ÊTRE CONNU ?

Lorsque je commence une formation de deux ou trois jours sur le MBTI, je préviens toujours mes stagiaires que malgré un principe apparemment très simple (choisir, pour déterminer leur personnalité, les 4 « lettres » qui ont leur préférence sur les 8 que je vais leur décrire), ce que je m’apprête à leur présenter est en fait un outil particulièrement puissant et complexe, qu’ils risquent d’avoir du mal à comprendre, assimiler et encore plus à retenir. (A ce stade, je repère déjà les « Penseurs T » qui, piqués dans leur égo, se redressent sur leur siège pour relever le défi).

C’est que cet instrument, développé par deux femmes remarquables, Katharine C. Briggs, et sa fille Isabel Briggs Myers à partir des travaux de Carl G. Jung, combine 3 caractéristiques qui en font un outil difficile à maîtriser. Non seulement regorge-t-il de subtilités auxquelles nous ne sommes pas habitués à prêter attention, mais il nous demande en plus de décrypter notre comportement en termes de coût énergétique plutôt qu’en termes de compétences. Pour finir, la codification des divers types de personnalité est si aride (« tu es ENFP ou ISTJ ? ») que passé l’intérêt initial, les notions finissent par s’emmêler, les nuances par s’estomper, les lettres par s’effacer…

Et de fait, lorsque je mentionne le MBTI à quelqu’un qui a eu la chance d’être initié à cet instrument, le même scénario se produit quasiment à chaque fois : tout d’abord un grand sourire : « oui ! j’ai fait le test ! c’était super intéressant », puis, lorsque je leur demande quel est leur type de personnalité, une mine déconfite, et une confession : « euh, je ne me souviens plus du tout ».

Lorsqu’une entreprise a adopté le MBTI comme grille de lecture des personnalités de ses employés et s’emploie à la promouvoir en ses rangs, je m’aperçois que les quatre lettres sont globalement retenues (mais pas forcément leur signification), ainsi que quelques notions basiques, même si cela vire souvent au cliché («Tu ’es ‘E’, tu monopolises la conversation » ou « Tu es ‘P’, tu es toujours en retard ») …

Si le but de Katharine Briggs était de faire de la théorie de Jung un outil utile et utilisable pour et par tout le monde, tant pour le développement personnel, que pour le choix d’une bonne orientation professionnelle, pour la compréhension des autres ou la bonne coopération, il faut avouer qu’il y a encore beaucoup de travail à faire !

Ne serait-ce que, tout d’abord, pour que la majorité des “typés” parviennent à retenir à quel type ils appartiennent et quelles sont leurs caractéristiques les plus marquantes. Des tentatives de « personnification » plus ou moins réussies ont bien été proposées au grand public pour rendre les 16 types plus parlants et identifiables (les tristes typies de the Myer Briggs Company, les avatars très populaires de 16personalities par exemple, ou tout simplement des noms génériques comme l’architecte, ou le virtuose).  

Du travail ensuite, pour que la théorie sous-jacente au MBTI, celle des 8 fonctions cognitives et de leurs interactions, soit suffisamment assimilée pour être utilisable à bon escient. Et c’est ici que le bas blesse. Car pour bien appréhender le fonctionnement des fonctions et leur impact, il faut bien plus que quelques jours de formation. Après 7 ans de recherches passionnées sur le sujet, je continue moi-même à apprendre tous les jours, au contact des différents types de personnalité que j’accompagne dans la connaissance d’eux-mêmes.

Il n’est pas étonnant, dès lors, que de nombreux tests « concurrents » se soient donc développés et aient le vent en poupe dans certaines grandes entreprises car ils proposent un sous-modèle simplifié qui distingue 4, voire 5 types de personnalités plutôt que les 16 du MBTI, et réduisent leur champ d’analyse et leurs conclusions à un seul domaine d’intérêt pour l’entreprise (les types de communications, les modes de motivations, les formes de coopération, par exemple).

J’ai réalisé, pour ma part, que le seul moyen d’aider mes coachés, mes stagiaires, mes collègues, et même mes proches à s’approprier cet outil versatile, était de les garder immergés dans la culture MBTI le plus longtemps possible, de les nourrir à petites bouchées de fonctions au fil des conversations, jusqu’à ce qu’ils finissent par assimiler, petit à petit, ce que sont les fonctions, comment elles se manifestent dans leur quotidien, en quoi elles peuvent leur être utiles, et surtout, comment les développer.

Les pays francophones demeurent les parents pauvres du MBTI. Il existe bien trop peu de ressources facilement accessibles en français qui offrent un contenu ludique, instructif et utile pour tous ceux qui souhaitent continuer leur apprentissage du MBTI au-delà de leur première initiation.

Il est urgent de remédier à cette situation si l’on veut éviter que le MBTI soit considéré comme un gadget. Je me propose de partager désormais sur LinkedIn mes astuces, mes analyses et mes conseils.

Alors : Avis aux managers soucieux de mieux gérer leurs équipes, aux coachs de mieux accompagner leurs clients, ou tout simplement à tous ceux qui ont découvert un jour le MBTI et qui ne veulent pas l’oublier : Suivez moi !

 

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